You are currently viewing Appel à communication – Les Midis du GRAFIM 4e édition

Appel à communication – Les Midis du GRAFIM 4e édition

Dans le cadre des acti­vi­tés du Labo­ra­toire Ciné­Mé­dias, les Midis du GRAFIM (Groupe de recherche sur l’avènement et la for­ma­tion des iden­ti­tés média­tiques) vous invitent à par­ti­ci­per à un speed col­loque por­tant sur le trau­ma dans les œuvres de fic­tion. Déri­vé du grec ancien « bles­sure » ou « dom­mage » (τραῦμα), le terme « trau­ma » est deve­nu cou­rant dans le milieu uni­ver­si­taire et la culture popu­laire au cours des trente der­nières années. Cette « culture contem­po­raine du trau­ma », comme l’appelle Roger Luck­hurst (2008), a été façon­née par des chercheur.euse.sissu.e.s de nom­breuses dis­ci­plines (psy­cho­lo­gie, his­toire, droit, socio­lo­gie, lit­té­ra­ture, études cultu­relles et média­tiques, etc.) et par diverses formes de récits et de médias (notam­ment le jeu vidéo, le ciné­ma,
les séries télé­vi­sées, la bande des­si­née, le roman, le théâtre et les jeux de socié­té). Alors que Domi­nick LaCa­pra note qu’« aucun genre ou dis­ci­pline ne “pos­sède” le trau­ma en tant que pro­blème ou ne peut lui four­nir des fron­tières défi­ni­tives » (2001), Tobi Sme­thurst sou­ligne, quant à iel, que le trau­ma est deve­nu un « concept voya­geur » (Bal, 2002) qui « façonne et est façon­né à son tour par chaque contexte théo­rique dans lequel il est invo­qué » (Sme­thurst, 2015). En somme, tou.te.s semblent s’entendre : le trau­ma doit être étu­dié en pri­vi­lé­giant l’interdisciplinarité. De ce constat émergent plu­sieurs ques­tions. Com­ment abor­der, en tant que chercheur.euse ou créateur.rice, le trau­ma dans les œuvres de fic­tion ? En quoi la fic­tion nous per­met-elle de mieux cer­ner « l’importance psy­cho­lo­gique, rhé­to­rique et cultu­relle du trau­ma » (Balaev, 2018)? Com­ment le trau­ma estil trans­for­mé par divers médias et pour­quoi est-il impor­tant de l’étudier dans les arts et les lettres spé­ci­fi­que­ment ? Et, ulti­me­ment, en quoi le trau­ma nous per­met-il de mieux com­prendre ce qu’est et à quoi sert la fic­tion ? Cette qua­trième édi­tion des Midis du GRAFIM sera l’occasion d’explorer ces pistes de réflexion. À la suite des tra­vaux de Roger Luck­hurst (The Trau­ma Ques­tion, 2008), Tobi Sme­thurst (Playing With Trau­ma in Video Games, 2015) et Sonya Ander­mahr (Deco­lo­ni­zing Trau­ma Stu­dies, 2016), nous cher­che­rons à mieux cer­ner l’état actuel des théo­ries du trau­ma et les pro­blé­ma­tiques aux­quelles ce champ d’études cherche à répondre.

Sans res­tric­tion ou exclu­si­vi­té, les sujets sui­vants pour­ront être abordés :

  • l’esthétique du trau­ma et la repré­sen­ta­tion de per­son­nages trau­ma­ti­sés dans la fiction ;
  • le trau­ma et les théo­ries des genres (l’horreur, le mélo­drame, le récit ini­tia­tique, l’autofiction, le wal­king simu­la­tor, le roman vidéo­lu­dique, etc.);
  • la récep­tion d’œuvres qui abordent le trauma ;
  • la fic­tion comme source de trau­ma chez le ou la spectateur.rice, le ou la lecteur.rice, ou le
    ou la joueur.euse ;
  • l’utilisation de la fic­tion à des fins de thé­ra­pie ou d’autosoins ;
  • le trau­ma et les études de la mémoire (memo­ry studies);
  • les approches déco­lo­niales et post­co­lo­niales du trauma ;
  • le trau­ma en rela­tion avec les ques­tions de san­té et de mala­dies men­tales, les études de la
    folie (mad stu­dies) et la ques­tion du care ;
  • le trau­ma appré­hen­dé selon une pers­pec­tive inter­sec­tion­nelle, par exemple en fonc­tion
    d’une atten­tion aux ques­tions de genre, d’ethnicité, de race, de sexua­li­té, de han­di­cap et de
    classe sociale.

Le speed col­loque « Pen­ser le trau­ma dans les œuvres de fic­tions » est ouvert à tou.te.s les étudiant.e.s à la maî­trise et au doc­to­rat de l’Université de Mont­réal et des autres uni­ver­si­tés cana­diennes. Nous pro­po­sons un espace de réflexion à rythme rapide dans un cadre convi­vial. La for­mule du speed col­loque se veut dyna­mique afin de favo­ri­ser les échanges éclai­rés et sti­mu­lants.
Les com­mu­ni­ca­tions seront ain­si d’une durée de dix minutes et sui­vies d’une brève inter­ac­tion avec
le public. Veuillez faire par­ve­nir vos pro­po­si­tions (com­pre­nant un titre, un résu­mé de 150 mots et
une notice bio­gra­phique) à samuel.poirier-poulin@umontreal.ca avant le 20 octobre 2022. L’événement aura lieu en ligne via la pla­te­forme Zoom l’après-midi du ven­dre­di 11 novembre 2022.

Orga­ni­sa­tion
Samuel Poi­rier-Pou­lin (Uni­ver­si­té de Mont­réal)
Richard Bégin (Uni­ver­si­té de Mont­réal)
Carl Ther­rien (Uni­ver­si­té de Montréal)