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René Lévesque, critique de cinéma

Mont­réal, le 18 août 2022. À quelques jours du cen­te­naire de sa nais­sance, les Édi­tions du Boréal sont heu­reuses de dévoi­ler au grand public une facette mécon­nue de René Lévesque, soit celle de chro­ni­queur de ciné­ma. La mai­son publie­ra le 1ernovembre Lumières vives, qui réuni­ra 88 chro­niques de ciné­ma signées par René Lévesque, parues dans Le Clai­ron de Saint-Hya­cinthe entre 1947 et 1949.

Avec une liber­té totale et une impec­cable éru­di­tion, le jeune cri­tique de 25 ans y aborde autant les clas­siques du ciné­ma que la pro­duc­tion com­mer­ciale d’ici et d’ailleurs. Abu­sant sans ver­gogne d’un franc-par­ler dont il a dû se défaire en entrant à Radio-Cana­da puis en poli­tique, René Lévesque se révèle un éblouis­sant sty­liste. Il y parle des comé­diens d’une façon extra­or­di­naire et rare.

S’il s’enflamme quand il veut par­ta­ger ses enthou­siasmes (pour Rome, ville ouverte ou Le Diable boi­teux, par exemple) ou quand il parle de ses réa­li­sa­teurs de pré­di­lec­tion (Ford, Lubitsch, Hit­ch­cock), s’il déploie une inat­ten­due sen­si­bi­li­té en dres­sant de pas­sion­nants paral­lèles entre l’art d’un Jou­vet, d’un Fres­nay ou d’un Bar­rault, il sait se mon­trer d’une réjouis­sante méchan­ce­té quand il s’agit de dénon­cer les tra­vers d’un art qui prend trop sou­vent l’aspect d’une industrie.

Ces textes offrent un por­trait unique de la vie cultu­relle dans le Qué­bec de l’après-guerre, période dite de la Grande Noirceur.

C’est à Jean-Pierre Sirois-Tra­han, pro­fes­seur de ciné­ma à l’Université Laval, que nous devons la redé­cou­verte de ces chro­niques. C’est lui qui a éta­bli la pré­sente édi­tion et qui en signe la présentation.