
André Gaudreault, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en études cinématographiques et médiatiques, est heureux de vous inviter à assister à la conférence de Laurent Guido, « Fantasmagories automatiques : entre scènes et écrans, capter le rythme entraînant du corps-spectacle » le mardi 1er avril prochain, dans le cadre de la série des Grandes conférences de la Chaire en collaboration avec le partenariat cinEXmedia.
Laurent Guido est professeur en histoire, cinéma et audiovisuel au département Arts et médias de l’Université Sorbonne Nouvelle (Paris). Ancien professeur aux universités de Lausanne et Lille, il a été invité pour des séjours de recherche à Paris I et Chicago, puis d’enseignement à Montréal, Paris-Nanterre, Bruxelles et Lausanne (UNIL et ECAL). Ses travaux portent sur les rapports historiques entre cinéma, corporéité et musique, ainsi que sur la question du spectaculaire dans les médias audiovisuels. Il est notamment l'auteur de L'Age du rythme (Payot, 2007, rééd. L’Age d’Homme, 2014) ; Mythologies du film musical (Presses du réel, 2016, avec M. Chabrol) ; De Wagner au cinéma (Mimesis, 2019) ; et Cinéma, mythe et idéologie (Hermann, 2020). Il prépare actuellement la synthèse de ses articles sur les attractions corporelles (danse, sport…) dans les premières années du cinéma.
Sa conférence portera sur la polémique autour de l'intelligence artificielle (IA), qui a dépassé les fantasmes utopiques ou dystopiques, pour s'intéresser à des questions plus fondamentales à propos de ce qu'elle est précisément et de qui est autorisé à la contrôler. Dans un contexte où le discours est de plus en plus axé sur la technologie, la longue histoire de l’apprentissage automatique offre à la fois un moyen de contextualiser l’IA et de réfléchir aux contours de l’histoire des médias.
Vous trouverez ci-dessous les informations pratiques :
- Titre de la conférence :
Fantasmagories automatiques : entre scènes et écrans, capter le rythme entraînant du corps-spectacle
- Date et heure :
Mardi 1er avril, de 14h à 15 h30
- Lieu :
Local C-3061 du pavillon Lionel-Groulx de l'Université de Montréal
À l’heure où se multiplient, sous une forme plus ou moins expérimentale, différents dispositifs de captation du spectacle vivant assistés par ladite « Intelligence Artificielle », cette intervention propose de mettre en perspective ces modalités d’enregistrement, d’analyse et de génération d’images en revenant sur le moment d’émergence des images photographiques animées, au tournant du 20e siècle. Il s’agira de dégager certains principes fondamentaux qui ont marqué l’apparition du médium cinématographique autour d’une nouvelle appréhension du mouvement du corps humain. Celui-ci s’est vu désormais appréhendé au sein d’un contexte spatio-temporel assimilé à un ensemble de points géométriques, saisissable par la notion de rythme.
Cette conception prend sa source au croisement de déterminations non seulement scientifiques et techniques, mais également utilitaristes, esthétiques et socio-culturelles. Si le dispositif spectaculaire d’origine scénique reste central dans cette transposition rythmique de la performance corporelle, sa réalité matérielle est simultanément déplacée et reformulée sous l’angle d’un imaginaire (le « merveilleux »), où abondent les figures d’hybridation modernes.
Le rapport entre le film et son public est de même repensé dans le cadre d’une dynamique d’(at)traction qui se présente comme un phénomène d’entraînement physique et mimétique d’ordre irrépressible et automatique. La sensation d’accélération générale, ainsi que la perception d’un flux continu aussi proliférant qu’incontrôlable de connaissances, apparaissent dès lors comme des caractéristiques rythmées que le cinéma est appelé à maîtriser et à manipuler, tant au niveau des photogrammes qu’à celui, un peu plus tard, du montage.