IN MEMORIAM – En hommage à Gilles Mouëllic (1961-2023)

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Le mer­cre­di 14 juin 2023, le codi­rec­teur du par­te­na­riat TECHNÈS Gilles Mouël­lic a été empor­té par la mala­die. La perte de ce cher­cheur d’exception nous affecte toutes et tous au sein de l’équipe de TECHNÈS ain­si qu’au Labo­ra­toire Ciné­Mé­dias. 

Le par­te­na­riat TECHNÈS, a connu ses pre­miers déve­lop­pe­ments en 2010, à l’Université Rennes 2, depuis l’intérieur même du pro­gramme de recherche ANR « Fil­mer l’acte de créa­tion ». Il était rapi­de­ment appa­ru aux yeux des coor­di­na­teurs de ce pro­jet (Pierre-Hen­ry Frangne, Laurent Le Fores­tier et Gilles Mouël­lic, qui en était le res­pon­sable scien­ti­fique) qu’un tel sujet obli­geait à pen­ser les tech­niques que mobi­lise le ciné­ma afin de fil­mer d’autres tech­niques artis­tiques. À la faveur d’un séjour de recherche d’André Gau­dreault (Uni­ver­si­té de Mont­réal) au sein du dépar­te­ment des arts du spec­tacle de l’université fran­çaise, l’idée de ce qui allait deve­nir TECHNÈS fut lan­cée. Des échanges sui­vis entre Gilles Mouël­lic, Laurent Le Fores­tier (à l’époque à Rennes 2) et André Gau­dreault (ain­si qu’entre ces trois col­la­bo­ra­teurs et la cher­cheuse Maria Tor­ta­ja­da, à l’Université de Lau­sanne) naquit donc, en 2012, ce pro­jet de recherche des­ti­né à repen­ser d’un point de vue tech­nique les méthodes de l’histoire du ciné­ma, depuis l’avènement du médium jusqu’à l’ère du numé­rique. Il fut codi­ri­gé par ces trois mêmes per­sonnes au cours des sept der­nières années. 

Au-delà d’un simple par­te­na­riat, c’est une véri­table ami­tié qui est née entre les trois codi­rec­teurs de TECHNÈS. Dans un tel pro­jet, il faut certes que cer­tains membres s’occupent de l’organisation et de l’administration ; mais il faut aus­si des che­villes ouvrières. Gilles savait tra­ver­ser les fonc­tions, assu­mant tou­jours les prises de déci­sion tout en sachant œuvrer hum­ble­ment aux plus modestes tâches qu’une telle entre­prise requiert. Il avait éga­le­ment pen­sé ce pro­jet comme un moyen de fédé­rer les com­pé­tences des col­lègues qu’il appré­ciait et n’a ces­sé d’œuvrer humai­ne­ment à son bon fonc­tion­ne­ment, de nour­rir le feu des rela­tions indi­vi­duelles, qui menace sou­vent de s’éteindre, étouf­fé par la lour­deur ins­ti­tu­tion­nelle des pro­jets col­lec­tifs. De fait, plus qu’un orga­ni­sa­teur, qu’un admi­nis­tra­teur et qu’une che­ville ouvrière, Gilles fut l’âme de TECHNÈS. 

En plus d’être un cher­cheur d’exception, Gilles était avant tout un homme au grand cœur ; un être géné­reux et brillant ; un pas­sion­né de musique et de ciné­ma. Par son atten­tion à cha­cun, à cha­cune, des étu­diants et étu­diantes aux col­lègues, et par sa bien­veillance jamais prise en défaut, il a mar­qué chaque per­sonne qui a croi­sé son che­min. Nous ferons de notre mieux pour faire hon­neur à sa mémoire. 

Nous avons per­du un col­lègue, un guide, un pen­seur, mais sur­tout un ami cher qui nous manque déjà beau­coup. 

André Gau­dreault (Uni­ver­si­té de Mont­réal) et
Laurent Le Fores­tier (Uni­ver­si­té de Lausanne)