Au-delà des frontières - Le cinéma parallèle soviétique : la nostalgie ou les plis du temps

Séance spé­ciale orga­ni­sée par : André Habib et Clau­dia Polledri 

22 avril 2025
19h00 -22h00 |C-3061

Car­re­four des arts et de sciences

Confé­rence d’Olga Kobryn (maî­tresse de confé­rences à l’Université Paris Cité) sui­vie d’une pro­jec­tion de films et d’un dia­logue avec le cinéaste Evge­ny Kond­tra­tiev. Accom­pa­gne­ment musi­cal de Mauve Robi­chez.

Ani­ma­tion : André Habib (Uni­ver­si­té de Montréal)

« Avec un camé­ra 8 mil­li­mètres on peut ren­verse le monde1 »

Le ciné­ma paral­lèle sovié­tique : la nos­tal­gie ou les plis du temps

Cette confé­rence, sui­vi d’un dia­logue avec le cinéaste expé­ri­men­tal Evge­ny Kond­tra­tiev et d’une pro­jec­tion de films, revien­dra sur la genèse du film Assa pour rendre compte du sur­gis­se­ment du ciné­ma « paral­lèle » en URSS au début des années 1980. Aux côtés de Evge­ny Yufit, Kon­dra­tiev par­ti­cipe à la créa­tion d’un ciné­ma des appar­te­ments, des bâti­ments désaf­fec­tés, des cui­sines, des gre­niers – un ciné­ma qui inter­roge la place des avant-gardes dans l’Histoire sovié­tique, leur uto­pie et leur poé­sie, tout en ins­tau­rant une éthique du ciné­ma anti­co­lo­nial, ins­pi­rée par la culture du peuple autoch­tone de la Kha­kas­sie. Un ciné­ma où l’ironie devient la seule forme de contes­ta­tion pos­sible face au pou­voir auto­ri­taire et où l’héroïsme s’exprime dans des situa­tions-limites, sans autre issue que le ciné­ma lui-même, à la fois acte d’expression de soi et, en fin de compte, de résis­tance : être en marge, dans un vacuum his­to­rique, dans un entre-deux de l’Histoire offi­cielle, offi­ciante, auto­ri­taire, uniforme.

1 Gor­don Ball cité par Ele­nore Les­ter, « Des larges pers­pec­tives des camé­ras à pel­li­cule étroite » (16 et 8 mm).

Le cycle de pro­jec­tions et de dis­cus­sions Le ciné­ma au-delà des fron­tières, orga­ni­sé dans le cadre des acti­vi­tés du Groupe de recherche sur l’avènement et la for­ma­tion des iden­ti­tés média­tiques (GRAFIM) et du par­te­na­riat cinEXmedia vise à créer un espace de réflexion et de dis­cus­sion autour des thèmes de l’équité, de la déco­lo­nia­li­té et de l’accessibilité envi­sa­gés du point de vue des études cinématographiques.