Grâce au soutien de cinEXmedia, deux jeunes montréalais offrent une vitrine de choix au cinéma étudiant d’ici.
Lou Andrysiak
Vincent Ménard et Jérémie Gravel, qui entament cet automne la troisième année de leur baccalauréat en cinéma à l’Université de Montréal, organisent, en partenariat avec cinEXmedia, un festival de films novateur : Kinorino.
Le lancement de ce « Projet Kino » aura lieu le 28 septembre prochain lors d’une soirée de projection au Ausgang Plaza, à Montréal. Au cours de cet événement, les courts métrages d’étudiant·es, réalisés en peu de temps et avec peu de moyens au courant du mois de septembre, seront projetés devant public et évalués par d’autres étudiant·es. Des prix seront remis aux meilleurs courts métrages.
Cette soirée permettra également aux étudiant·es présent·es d’échanger, de réseauter et d’en apprendre davantage sur le cinéma en discutant avec les réalisateur·rices invité·es.
Ouvrir le dialogue
Inspirés par l’organisme Kino Montréal, le directeur général, Vincent Ménard, et le vice-président et gestionnaire du projet, Jérémie Gravel, souhaitent apporter à la scène cinématographique de Montréal toute la créativité et l’énergie propres aux productions étudiantes.
Les deux étudiants ont eu l’idée de fonder Kinorino après avoir constaté que les plus gros événements du milieu cinématographique, comme les « Kino Cabarets » de Kino Montréal, pouvaient paraître intimidants pour les étudiant·es. Même si on leur offre souvent de s’y inscrire, « les étudiant·es ne se sentent jamais vraiment représenté·es ou concerné·es [par ces événements], déplore Jérémie. Tu finis noyé·e quand tu es juste un·e étudiant·e, comme un trop petit poisson dans un trop grand lac ! »
Vincent et Jérémie étaient également déçus du « manque de dialogue » entre les étudiant·es des différents programmes d’études au sein de l’Université de Montréal et entre les universités. « Nos contacts s’arrêtaient vraiment aux murs de l’Université, explique Jérémie, alors qu’avec Concordia et l’Université du Québec à Montréal à nos côtés, nous bénéficions d’un vaste réseau. »
La mission éducative de cinEXmedia
Afin de faciliter les rencontres et de stimuler l’inspiration des étudiant·es, Vincent et Jérémie ont demandé l’aide de Thomas Carrier-Lafleur, chargé de cours au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’Université de Montréal et directeur adjoint et coordonnateur de la recherche au laboratoire CinéMédias. Ce dernier explique que leur initiative répond parfaitement aux « valeurs d’éducation par l’image » que prône cinEXmedia. C’est d’ailleurs grâce au soutien financier de ce partenariat de recherche qu’est né le projet Kinorino. Le festival compte également parmi ses partenaires l’Université de Montréal, l’Université Concordia, l’Université du Québec à Montréal ainsi que l’organisme Réalisatrices Équitables et le Studio Narluga.
L’équipe de Kinorino, fondée en 2022, est aujourd’hui constituée d’étudiant·es issu·es des trois grandes universités montréalaises qui offrent des programmes de cinéma. Elle a déjà organisé cette année deux soirées de projection, dans un format plus libre que les soirées Kino, au Lion d’Or, à Montréal.
Une vitrine en ligne
En plus de présenter les films lors des soirées de projection qu’ils organisent, Vincent et Jérémie les diffusent en ligne gratuitement. Des courts métrages réalisés par des étudiant·es dans le cadre de leurs études et présentés lors de soirées précédentes sont ainsi déjà accessibles sur leur site.
Les deux passionnés comptent également créer un répertoire en ligne où « tous[·tes] les étudiant·es de Montréal pourront inscrire leurs coordonnées et afficher les postes qui les intéressent en cinéma ». « Si, par exemple, tu cherches un·e perchiste, tu pourrais consulter le répertoire et trouver un·e étudiant·e disponible pour effectuer cette tâche », précise Vincent.
En s’apercevant non seulement de l’enthousiasme que leurs soirées de projection ont suscité, mais également de l’intérêt des étudiant·es pour leurs projets futurs, Vincent et Jérémie se disent très fiers de ce qu’ils ont accompli. Ils invitent le public à s’abonner à leur page Instagram, à participer à la soirée du 28 septembre, et surtout, à s’intéresser aux productions de la nouvelle génération de cinéastes d’ici.