Portrait : Nadia Gosselin fait rayonner la recherche sur le sommeil

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La cher­cheuse aborde l’historique et le rôle du Réseau qué­bé­cois de la recherche sur le som­meil, nou­vel­le­ment par­te­naire de cinEXmedia.

Pho­to : Amé­lie Phi­li­bert (Uni­ver­si­té de Mont­réal) | Nadia Gosselin

Le par­te­na­riat cinEXmedia s’est récem­ment asso­cié au Réseau qué­bé­cois de recherche sur le som­meil afin de béné­fi­cier de l’expertise de ses membres sur divers enjeux liés aux sciences de la san­té. La neu­ro­psy­cho­logue et pro­fes­seure au dépar­te­ment de psy­cho­lo­gie de l’Université de Mont­réal Nadia Gos­se­lin, qui codi­rige l’organisme aus­si appe­lé « Réseau som­meil » avec Adrien Pey­rache, cher­cheur et pro­fes­seur adjoint du Dépar­te­ment de neu­ro­lo­gie et de neu­ro­chi­rur­gie de la Facul­té de méde­cine et des sciences de la san­té de l’Université McGill, s’est entre­te­nu avec nous au sujet de cette nou­velle col­la­bo­ra­tion et des tra­vaux qui attendent les deux organismes.

Nadia Gos­se­lin sou­ligne d’emblée que son man­dat de codi­rec­trice n’est pas de pro­duire des études, mais plu­tôt de « don­ner des oppor­tu­ni­tés de finan­ce­ment à des [chercheur·ses] qui sou­haitent déve­lop­per leurs propres pro­jets ». « Le Réseau som­meil est pra­tique pour les per­sonnes étu­diantes qui ont déjà un cer­tain inté­rêt pour le som­meil, les rêves et les cau­che­mars, mais qui sont incer­taines quant au fonc­tion­ne­ment des bourses et des sub­ven­tions. On peut aus­si, par­fois, aider à peau­fi­ner leur idée. »

L’organisme pro­pose éga­le­ment une mul­ti­tude d’événements scien­ti­fiques ayant pour but de for­mer la relève. Des confé­rences, des for­ma­tions et d’autres acti­vi­tés scien­ti­fiques sont ain­si pro­po­sées tout au long de l’année pour ras­sem­bler les ins­ti­tu­tions qui tra­vaillent sur des sujets connexes.

Un vaste inté­rêt pour l’étude du som­meil en lien avec les médias

Le Réseau som­meil a été lan­cé après avoir été sou­te­nu finan­ciè­re­ment par le Fonds de recherche du Qué­bec - San­té (FRQS), en avril 2024. Il s’inscrit dans la droite ligne des objec­tifs du FRQ, qui visent notam­ment à rat­ta­cher d’autres champs aux nou­velles recherches en sciences de la san­té, comme les sciences sociales et l’étude des arts.

Puisque de nombreux·ses chercheur·ses au pays s’intéressent au som­meil dans le cadre de leurs tra­vaux, en par­ti­cu­lier à l’Université de Mont­réal, la créa­tion du réseau s’est « natu­rel­le­ment impo­sée » l’an der­nier, raconte Nadia Gos­se­lin. Un pro­ces­sus de consul­ta­tion a ensuite été lan­cé afin de trou­ver des champs de recherche qui devaient être inté­grés en prio­ri­té au réseau. « C’est à ce moment que nous avons pris contact avec le par­te­na­riat cinEXmedia et que nous avons consta­té le grand inté­rêt que portent les chercheur·ses, mais aus­si les citoyen·nes et les patien·tes à l’égard des effets des médias sur le sommeil. »

Déten­trice d’un doc­to­rat en neu­ro­psy­cho­lo­gie, titu­laire de la Chaire de recherche sur les troubles du som­meil et la san­té du cer­veau et cher­cheuse au Centre d’études avan­cées situé à l’Hôpital du Sacré-Cœur-de-Mont­réal, Nadia Gos­se­lin estime que ce sujet est deve­nu « presque inévi­table » dans les études cli­niques sur le som­meil, tant les écrans occupent une place impor­tante dans nos vies.

Elle qua­li­fie par ailleurs sa vaste expé­rience de « com­plé­men­taire » à celle du codi­rec­teur du réseau, Adrien Pey­rache. Alors que les tra­vaux de la pre­mière portent sur les troubles du som­meil chez les êtres humains (apnée du som­meil, hyper­som­no­lence, nar­co­lep­sie) en lien avec le fonc­tion­ne­ment du cer­veau, le second s’intéresse davan­tage à la recherche fon­da­men­tale auprès des ani­maux, et notam­ment à la manière dont le som­meil affecte la mémoire chez dif­fé­rentes espèces animales.

« Très heu­reuse » de sa nou­velle col­la­bo­ra­tion avec cinEXmedia, Nadia Gos­se­lin se réjouit de pou­voir appro­fon­dir sa réflexion sur les écrans et les médias dès cette année.