Le réseau I/MA/C/S, vecteur d’un dialogue international sur l’enseignement du cinéma

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L’Université de Mont­réal par­ti­cipe à ce réseau inter­uni­ver­si­taire depuis 2013.

William Ped­neault-Pou­liot

Du 29 sep­tembre au 1er octobre pro­chain, au Car­re­four des arts et des sciences de l’Université de Mont­réal, se tien­dra le col­loque « Ouvrir le dia­logue : varia­tions sur l’éducation à l’image », orga­ni­sé conjoin­te­ment par l’Inter­na­tio­nal Mas­ter in Cine­ma Stu­dies (I/MA/C/S) et le par­te­na­riat cinEX­me­dia. L’événement réuni­ra des expert·es pro­ve­nant des 17 uni­ver­si­tés du réseau I/MA/C/S, qui réflé­chi­ront ensemble aux enjeux d’ordre péda­go­gique par­ti­cu­liers aux études ciné­ma­to­gra­phiques et médiatiques.

Une confé­rence d’ouverture, pré­sen­tée par l’Euro­pean Net­work for Cine­ma and Media Stu­dies (NECS), sera offerte le 29 sep­tembre par André Gau­dreault, pro­fes­seur d’études ciné­ma­to­gra­phiques de l’Université de Mont­réal. En marge du col­loque, trois enre­gis­tre­ments inédits de leçons de ciné­ma de Jean-Luc Godard, accor­dées par le cinéaste lors de son pas­sage à l’Université Concor­dia en 1978, seront tour à tour pré­sen­tés à la Ciné­ma­thèque qué­bé­coise, du 29 sep­tembre au 1er octobre. La pro­jec­tion du 1er octobre sera sui­vie d’une table ronde ani­mée par André Habib, aus­si pro­fes­seur d’études ciné­ma­to­gra­phiques de l’Université de Montréal.

Cet évé­ne­ment, d’une enver­gure inéga­lée dans l’histoire du réseau I/MA/C/S, per­met­tra de mettre en lumière l’histoire et l’importance de cette struc­ture exceptionnelle.

I/MA/C/S en bref

Qu’est-ce que le réseau I/MA/C/S ? Il s’agit d’un che­mi­ne­ment inter­na­tio­nal de maî­trise / mas­ter créé en 2006. Aujourd’hui, il est offert au sein de 17 uni­ver­si­tés répar­ties majo­ri­tai­re­ment en Europe (France, Bel­gique, Angle­terre, Pays-Bas, Suède, Ita­lie, Alle­magne, Espagne) et incluant depuis 2018 l’Universidade Fede­ral de Juiz de Fora, au Bré­sil. L’Université de Mont­réal, membre du réseau depuis 2013, est le seul éta­blis­se­ment nord-amé­ri­cain à en faire partie.

Orien­té sur la recherche et met­tant un accent par­ti­cu­lier sur l’interdisciplinarité, le pro­gramme I/MA/C/S a pour objec­tif d’offrir de nou­velles pers­pec­tives dans les domaines des arts et des médias audio­vi­suels, au-delà des fron­tières lan­ga­gières et cultu­relles, afin de per­mettre aux étudiant·es d’analyser les dimen­sions esthé­tique, his­to­rique, sociale et éco­no­mique de la culture média­tique contemporaine.

Au cours du pro­gramme, qui mène, au bout de la deuxième et der­nière année, à la rédac­tion d’un mémoire, [ÉB1] l’étudiante ou l’étudiant a l’opportunité d’étudier dans trois uni­ver­si­tés dif­fé­rentes, soit dans son uni­ver­si­té d’origine (1er et 4e semestres) et dans deux uni­ver­si­tés par­te­naires (2e et 3e semestres, res­pec­ti­ve­ment). Béné­fi­ciant d’un enca­dre­ment dans son uni­ver­si­té d’origine comme dans les uni­ver­si­tés par­te­naires, elle ou il obtient ain­si une for­ma­tion rigou­reuse dans des éta­blis­se­ments aux modes d’apprentissage variés tout en fai­sant des ren­contres enri­chis­santes au sein des com­mu­nau­tés étu­diante et pro­fes­so­rale de ces dif­fé­rentes écoles.

L’importance d’un pro­gramme inter­na­tio­nal en études cinématographiques

Pour Sébas­tien Lévesque, char­gé de cours et res­pon­sable du pro­gramme I/MA/C/S à l’Université de Mont­réal, ce réseau per­met un par­tage et une diver­si­fi­ca­tion accrue des savoirs. Il place en outre l’étudiant·e en contact avec de nou­velles façons de faire qui peuvent être béné­fiques à sa réflexion comme à sa recherche.

Puisque les participant·es fré­quentent trois uni­ver­si­tés dif­fé­rentes au sein d’un même pro­gramme, la varié­té des cours à suivre est consi­dé­ra­ble­ment éten­due, tout comme la diver­si­té des res­sources aux­quelles elles et ils peuvent avoir accès. L’étudiant·e peut ain­si choi­sir les uni­ver­si­tés d’accueil qui cor­res­pondent le mieux à son sujet de recherche selon l’offre de cours, le corps pro­fes­so­ral ou le dépar­te­ment des uni­ver­si­tés par­ti­ci­pantes ; elle ou il crée éga­le­ment, au fil de son che­mi­ne­ment, des liens qui peuvent s’avérer fon­da­men­taux pour la suite de son parcours.

Sébas­tien Lévesque estime que le réseau accorde des bien­faits à plu­sieurs niveaux, et pas seule­ment aux étudiant·es. « [Il] sti­mule la col­la­bo­ra­tion entre nos ins­ti­tu­tions sur toutes sortes de plans », dit-il. La par­ti­ci­pa­tion au pro­gramme I/MA/C/S contri­bue notam­ment à l’internationalisation des dépar­te­ments du point de vue des uni­ver­si­tés. La majo­ri­té des ins­ti­tu­tions par­ti­ci­pantes offrent d’ailleurs un cer­tain nombre de cours ou de sémi­naires en anglais, afin de faci­li­ter la mobi­li­té étu­diante, tout en offrant des cours de langues aux étudiant·es qui sou­haitent s’immerger davan­tage dans la culture de leur éta­blis­se­ment d’accueil.

Il s’agit, en somme, d’une oppor­tu­ni­té inédite de créer des liens entre les ins­ti­tu­tions et les chercheur·euses de par­tout dans le monde ain­si que de s’interroger sur les dif­fé­rentes manières de per­ce­voir et d’enseigner le vaste champ des études ciné­ma­to­gra­phiques. Ces réflexions seront au cœur des dis­cus­sions du col­loque les 29 et 30 sep­tembre, qui est le fruit d’un long dia­logue amor­cé entre les uni­ver­si­tés par­te­naires depuis la créa­tion du réseau I/MA/C/S.

William Ped­neault-Pou­liot a rédi­gé cet article à titre d’étudiant nou­vel­le­ment admis à la maî­trise en ciné­ma de l’Université de Mont­réal au sein du pro­gramme I/MA/C/S. Il a pré­cé­dem­ment obte­nu un bac­ca­lau­réat en his­toire et un cer­ti­fi­cat en his­toire de l’art à l’Université Laval, à Québec.

Pour de plus amples infor­ma­tions concer­nant le pro­gramme I/MA/C/S :