Le Centre de recherches intermédiales sur les arts, les lettres et les techniques (CRIalt) et le Laboratoire CinéMédias sont fiers de présenter la conférence de Marie Rebecchi intitulée « Animation et dévitalisation au cinéma. L’hétérotemporalité du vivant révélée par le time-lapse et le ralenti ». Celle-ci se déroulera dans le local C-2059 du Pavillon Lionel-Groulx de l’Université de Montréal (3150 rue Jean-Brillant) le 22 novembre à 17h.
À la croisée entre l’esthétique du cinéma, l’histoire des formes filmiques et l’histoire des techniques, la conférence se focalise sur l’analyse de toute une série de formes de manipulation temporelle, comme les usages des techniques du ralenti et du time-lapse dans le cinéma scientifique et expérimental (de Percy Smith à Jean Painlevé), dans le but d’explorer la capacité des images en mouvement à découvrir la vitalité qui parcourt les différents milieux de la vie. Dans cette perspective, l’usage de formes de manipulation temporelle dans le cinéma scientifique constitue un espace d’observation et d’enregistrement de l’hétérotemporalité spécifique des vivants, notamment des végétaux, capable de bouleverser les coordonnées spatio-temporelles à travers lesquelles la perception humaine s’organise. Comme le dit Jean Epstein dans ses écrits théoriques sur le cinéma, si la technique du time-lapse nous permet de voir l’aspect « invisible » de nombreux phénomènes de croissance et de développement du vivant, le slow-motion nous permet d’observer, à travers des images ralenties, certains phénomènes de dévitalisation des vivantes (humains, animaux et plantes).
Marie Rebecchi est maîtresse de conférences en Esthétique et Histoire du cinéma à l’Université Aix-Marseille et membre du LESA. Après des études de philosophie en Italie elle a poursuivi son travail de recherche et d’enseignement en France (Paris 3 Sorbonne Nouvelle). Elle a notamment publié Sergei Eisenstein and the Anthropology of Rhythm (Nero, 2017 avec Elena Vogman), Paris 1929. Eisenstein, Bataille, Buñuel (Mimésis, 2018), Puissance du végétal et cinéma animiste. La vitalité révélée par la technique (Les presses du réel, 2020, avec Teresa Castro et Perig Pitrou). Avec Antonio Somaini et Éline Grignard elle organise l’exposition Time Machine. Cinematic Temporalities (Parme, 2020) et en co-dirige la publication (Skira, 2020). Elle a été chercheuse invitée à l’Université de Lausanne (2021 et 2023). Elle est actuellement Visiting Fellow auprès du Film and Media Studies Program de Yale University (2023), et travaille sur le projet « The Kaleidoscopic Image. An Alternative Archaeology of Optical Modernity ».