Conférence d'André Gaudreault à l'Université Goethe de Francfort-sur-le-Main

Le 19 novembre pro­chain, le fon­da­teur du Labo­ra­toire Ciné­Mé­dias et co-direc­teur du par­te­na­riat cinEXmedia André Grau­dreault sera confé­ren­cier invi­té à l'Université Goethe de Franc­fort-sur-le-Main dans le cadre des « Kra­cauer Lec­tures in Film and Media Theo­ry ».

Sa confé­rence, inti­tu­lée « Qu’en est-il des iden­ti­tés mou­vantes du ciné­ma en cette ère de l’IA ? Ou la nais­sance du film-cyborg », abor­de­ra l'influence de l'intelligence arti­fi­cielle sur l'avenir du ciné­ma, explo­rant la manière dont l'IA pour­rait trans­for­mer ou mena­cer les méthodes de créa­tion, de res­pon­sa­bi­li­té édi­to­riale et de pro­duc­tion audio­vi­suelle, tout en ques­tion­nant ce qui pour­rait être per­du ou créé à l'ère du film-cyborg.

Résu­mé de la conférence : 

Au moment où, au tour­nant du siècle der­nier, la défer­lante du numé­rique fai­sait rage et ébran­lait les fon­de­ments du ciné­ma (notam­ment la pel­li­cule et la salle), le ciné­ma est tom­bé de son pié­des­tal et s’est fait rava­ler au même rang que l’ensemble des autres médias de l’audiovisuel. Ce grand éga­li­sa­teur des médias qu’est le numé­rique a fini par l’obliger à se négo­cier une place dans le concert des médias, qu’il domi­nait pour­tant jusqu’alors. On a pu pen­ser que cette confron­ta­tion entre le sep­tième art et les tech­no­lo­gies nou­velles mena­çait la sur­vie même du ciné­ma. Tel ne fut pas le cas. L’arrivée en masse, ces tout der­niers temps, des sys­tèmes d’intelligence arti­fi­cielle pose la même ques­tion : le ciné­ma per­sis­te­ra-t-il et résis­te­ra-t-il au nou­veau tsu­na­mi que risque de pro­vo­quer le sur­gis­se­ment récent de l’IA, depuis sur­tout ce qu’on pour­rait appe­ler la « seconde nais­sance » de cette nou­velle tech­no­lo­gie ? D’où une série de ques­tions aux­quelles cette confé­rence essaie­ra de répondre : l’arrivée fort récente de la com­mande conver­sa­tion­nelle sous forme de texte (prompt) pour géné­rer des conte­nus audio et visuels doit-elle être vue comme annon­çant un chan­ge­ment de para­digme et une rup­ture dans la conti­nui­té de la pro­duc­tion des médias de l’audiovisuel ? ; com­ment pour­ront se répar­tir les res­pon­sa­bi­li­tés édi­to­riales dans le cadre d’un tra­vail de cocréa­tion « humain/machine » ? ; dans quelle mesure la future chaîne de pro­duc­tion IA bou­le­ver­se­ra-t-elle les us et cou­tumes, et les pro­fes­sions et métiers ? Pour ter­mi­ner en beau­té, on essaie­ra de voir ce qui se perd et ce qui se crée à la faveur de l’arrivée, impromp­tue en un cer­tain sens, de ces sys­tèmes de l’IA, qui sont la plus récente mani­fes­ta­tion d’une série cultu­relle que l’on pour­rait décrire comme celle de l’automate et du robot, et qui est en train de don­ner nais­sance au film-cyborg.