Portrait de cet établissement partenaire de cinEXmedia, soucieux de rendre la vie de nos aîné·es plus sûre, sereine et épanouissante.
Hugo Jacquet
Au printemps 2023, le partenariat cinEXmedia s’est associé au Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (CRIUGM) afin de développer des méthodes de soins pour les personnes aînées combinant les sciences de la santé et les médias audiovisuels. Dans ce troisième texte d’une série d’articles visant à mettre en lumière les travaux du CRIUGM, nous proposons un portrait général de l’organisme et de ses projets de recherche.
Le CRIUGM voit le jour dans les années 1980, alors que le Québec observe un important vieillissement de sa population. Or, ce phénomène s’intensifie toujours plus : près de 20 % des Québécois·es sont aujourd’hui âgé·es de plus de 65 ans, selon le dernier recensement de Statistique Canada. Cela s’explique en partie par le prolongement de l’espérance de vie, qui a augmenté d’environ dix ans depuis les années 1980.
Stéphane Bastianetto, agent senior aux affaires scientifiques et à l’innovation au sein du CRIGUM, insiste sur la nécessité grandissante de trouver des « solutions universelles » afin de « garantir une fin de vie épanouissante aux personnes âgées ». Pour ce faire, dit-il, « le CRIUGM intervient à deux niveaux en matière de prévention : la prévention primaire, qui consiste à éviter les troubles de santé, et la prévention secondaire, qui vise la réduction de l’impact de ces troubles ».
Le directeur scientifique de l’organisme, Oury Monchi, affirme quant à lui chercher à promouvoir « une vision holistique des interactions entre le corps, le cerveau et l’environnement à l’origine d’approches intégratives et personnalisées ». Le recours à des technologies de pointe est d’ailleurs un élément central de leurs activités. « Par rapport à d’autres publics, les personnes âgées ne sont pas nécessairement plus hostiles aux technologies, soutient le directeur. Elles ont même une grande curiosité. Il suffit de leur expliquer clairement comment nous recueillons et utilisons nos données. »
Une telle entreprise soulève néanmoins « des contraintes éthiques majeures », poursuit-il. « En recoupant l’activité cérébrale avec d’autres informations collectées, on pourrait presque reconnaître l’identité de personnes qui souhaitent demeurer anonymes. Il faut donc rester transparent·es et vigilant·es. »
« Quartier innovant »
Le CRIUGM élabore également un « quartier innovant » dans le quartier Côte-des-Neiges, à Montréal, pour favoriser la participation sociale de ses habitant·es et briser l’isolement des personnes âgées. Dans ce que l’équipe du centre appelle un « laboratoire vivant », celle-ci procède à des études rigoureuses, notamment en ce qui a trait à l’impact de déterminants socio-économiques sur les trajectoires du vieillissement. L’organisme réunit aussi des citoyen·nes, des organismes communautaires et des équipes de recherche autour d’une même table, afin d’interroger différents enjeux relatifs au vieillissement, dont l’intégration sociale de personnes vivant avec un trouble du langage.
Oury Monchi, précise que « ces travaux récents complètent l’expertise du centre en neurosciences et s’inscrivent dans une démarche de sciences ouvertes ». Cela implique, conclut-il, de « démocratiser les données produites par les recherches scientifiques » – une approche qui correspond à celle prônée par cinEXmedia, qui devrait mener divers projets avec le CRIUGM dans les prochaines années. En juin dernier, nous présentions d’ailleurs un aperçu des premiers travaux menés conjointement par les deux organismes.