Le chercheur André Gaudreault a présenté la conférence d’ouverture du colloque sur l’enseignement du réseau I/MA/C/S.
William Pedneault-Pouliot
Le Laboratoire CinéMédias de l’Université de Montréal a inauguré, le 29 septembre dernier, le colloque international « Ouvrir le dialogue : variations sur l’éducation à l’image », coprésenté par le réseau I/MA/C/S (International Master in Cinema Studies ) et le partenariat cinEXmedia.
La conférence d’ouverture du chercheur André Gaudreault était suivie d’un cocktail de bienvenue où des professeur·es, divers·es représentant·es de l’Université de Montréal ainsi que d’autres spécialistes des études cinématographiques se sont prononcé·es sur leurs travaux récents et sur divers enjeux d’actualité.
L’histoire de l’enseignement du cinéma à Montréal
La conférence d’André Gaudreault, intitulée « Les aventures extraordinaires des études cinématographiques à l’Université (de Montréal… et du monde). Naissance, reconnaissance et institutionnalisation de l’enseignement du cinéma à l’université », a été présentée simultanément devant public à l’Université de Montréal et en ligne. Il s’agissait, entre autres, de retracer les circonstances ayant mené à l’institutionnalisation graduelle de la discipline des études cinématographiques au sein des établissements d’enseignement supérieur.
« Mon ambition aujourd’hui sera de faire en sorte que le regard que je poserai sur un phénomène local ait une portée transnationale », a déclaré le professeur en ouverture de sa conférence, qui visait à comprendre les « paradigmes institutionnels et sociétaux » qui avaient pu créer un « environnement propice au développement des études cinématographiques » à l’Université de Montréal ainsi qu’ailleurs au Canada et dans le monde.
Au cours des 45 minutes suivantes, André Gaudreault s’est appliqué à brosser un large panorama de « l’aventure » des études cinématographiques à l’université. Il a notamment abordé le rôle pionnier de l’Université de Montréal dans le développement des études cinématographiques au Canada : il s’agit en effet de la première université au pays à avoir inauguré un certificat (1966), une mineure (1974), une majeure (1977), une maîtrise (1994) et, finalement, un doctorat (2007), une étape que le professeur désigne comme le seuil de « l’institutionnalisation » du cinéma à l’université.
André Gaudreault a également lié l’histoire de l’Université de Montréal à divers développements internationaux dans le domaine. Il a souligné les contributions de Lewis V. Randall, d’Erwin Panofsky, de Jean Mitry et de Gilles Marsolais, d’éminents chercheurs qui ont tous joué un rôle dans l’institutionnalisation des études cinématographiques à Montréal. Le conférencier a aussi abordé l’apport du chanoine Arthur Sideleau à cet égard. Lui, qui fut doyen de la Faculté des lettres au début des années 1960, incarne à ses yeux toute l’ambiguïté du rapport de l’institution catholique au cinéma à cette époque, oscillant entre méfiance et enthousiasme.
Le professeur a conclu sa conférence en rappelant le lien qui unit les différentes disciplines au sein du département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’Université de Montréal, à l’image du processus de décloisonnement généralisé des études cinématographiques dans le monde en cette ère de virage numérique.
CinéMédias et le réseau I/MA/C/S à l’honneur
La soirée s’est prolongée au Carrefour des arts et des sciences de l’université lors d’un cocktail où plusieurs invité·es de marque ont pris la parole. Valérie Amiraux, professeure au département de sociologie et vice-rectrice aux partenariats communautaires et internationaux ; Julie Carrier, professeure au département de psychologie et vice-rectrice adjointe aux études supérieures et postdoctorales ; et Marie Achille, professeure au département de psychologie et vice-doyenne à la Faculté des arts et des sciences, se sont d’abord prononcées sur les nombreux bénéfices liés au développement de réseaux internationaux comme I/MA/C/S.
Ces trois allocutions ont été suivies par celle de Bernard Perron, professeur et directeur du département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques, qui a tenu à souligner l’importance du réseau I/MA/C/S pour ce département.
Robert Daudelin, figure incontournable de l’histoire, de la conservation et de la diffusion du cinéma au Québec, a ensuite livré un plaidoyer sur les liens nécessaires entre les centres d’archives et la recherche universitaire, à l’occasion de la parution du livre Tales from the Vaults. Film Technology over the Years and across Continents, dont Louis Pelletier, chargé de cours au département et membre du partenariat international de recherche TECHNÈS, a assuré la coédition. Ce dernier a fait une courte présentation du livre, dont la préface est signée par le cinéaste Christopher Nolan.
Ce fut ensuite au tour de Philippe Marion, professeur émérite à l’Université catholique de Louvain, de présenter La fin du cinéma ? La résilience d’un média à l’ère du numérique, la deuxième édition revue et augmentée d’un ouvrage qu’il a coécrit en 2013 avec André Gaudreault. Le professeur André Habib a quant à lui présenté l’ouvrage Le cinéma dans l’œil du collectionneur, dont il a assuré la codirection.
Pour finir, Rémy Besson, chargé de cours et responsable de la coordination scientifique de TECHNÈS, a présenté l’Encyclopédie numérique TECHNÈS, qui paraîtra sur la plateforme Érudit.