cinEXmedia démystifie les impacts des écrans sur le sommeil au 92e congrès de l’Acfas

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Le 9 mai 2025, dans le cadre du 92e congrès de l’Acfas, le par­te­na­riat pré­sen­te­ra un col­loque sur l’impact des écrans et des conte­nus audio­vi­suels sur le som­meil et les rêves.

Pho­to : ONF | Une image tirée du pro­jet Rêve (2018) de Phi­lippe Lambert

Cette année, le par­te­na­riat cinEXmedia mul­ti­plie les pro­jets inter­sec­to­riels visant à étu­dier l’influence des films et des écrans sur le som­meil et les rêves. Le col­loque « S’endormir en images : l’impact des conte­nus audio­vi­suels sur le som­meil et les rêves », pré­sen­té le 9 mai pro­chain à l’École de tech­no­lo­gie supé­rieure (ÉTS), dans le cadre de la 92e édi­tion du congrès de l’Acfas, conso­li­de­ra cette orien­ta­tion et met­tra en lumière les tra­vaux en cours.

Ce sont San­tia­go Hidal­go, direc­teur de cinEXmedia, Tho­mas Car­rier-Lafleur, direc­teur adjoint et coor­don­na­teur de la recherche au Labo­ra­toire Ciné­Mé­dias, ain­si que Marie-Josée Saint-Pierre, cocher­cheuse du par­te­na­riat et pro­fes­seure à l’Université Laval, qui forment le comi­té orga­ni­sa­teur de l’événement.

« Notre objec­tif n’est pas de pré­sen­ter des recherches ache­vées, mais de car­to­gra­phier un nou­veau champ d’études auquel de plus en plus de chercheur·ses s’intéressent, explique Tho­mas Car­rier-Lafleur. Au moment de la fon­da­tion de cinEXmedia, nous ne pen­sions pas que le som­meil devien­drait l’un de nos thèmes de pré­di­lec­tion, mais nos col­la­bo­ra­tions récentes avec Anto­nio Zadra (Dépar­te­ment de psy­cho­lo­gie, UdeM) et Michelle Carr (Facul­té de méde­cine, UdeM) nous ont menés dans cette direction. »

Le pre­mier seg­ment du col­loque fera office de vitrine pour ces recherches à la croi­sée des études ciné­ma­to­gra­phiques et de celles sur le som­meil et les rêves. San­tia­go Hidal­go ouvri­ra le bal avec une pré­sen­ta­tion inti­tu­lée « Rêve-t-on en Tech­ni­co­lor ? Per­méa­bi­li­té des rêves et pré­gnance de la culture média­tique dans les rap­ports de rêve », dans laquelle il s’intéressera à la manière dont les rêves sont par­fois décrits, en contexte cli­nique, à l’aide d’un voca­bu­laire révé­lant les influences ciné­ma­to­gra­phiques et le bagage cultu­rel des patient·es. Pau­line Sar­ra­zy, doc­to­rante à l’Université de Mont­réal et membre du comi­té de coor­di­na­tion, sui­vra avec une inter­ven­tion sur les rap­ports de rêve, qu’elle com­pare à des scé­na­rios de films, envi­sa­gés du point de vue de la nar­ra­tion. Enfin, les doctorant·es Ajar Diu­she­kee­va et Antho­ny Levas­seur, qui pour­suivent res­pec­ti­ve­ment des études en ciné­ma et en méde­cine du som­meil à l’Université de Mont­réal, vien­dront clore cette sec­tion avec leurs pers­pec­tives croi­sées, entre créa­tion artis­tique et sciences de la santé.

Recherche-créa­tion

Marie-Josée Saint-Pierre est res­pon­sable du volet recherche-créa­tion du col­loque. « Nous étions très heu­reux de pou­voir comp­ter sur son exper­tise, car elle réa­lise depuis plu­sieurs années des docu­men­taires et des films d’animation », sou­ligne Tho­mas Car­rier-Lafleur. Avec deux étu­diantes de l’Université Laval, elle explo­re­ra diverses approches de trans­po­si­tion des rêves dans le ciné­ma d’animation et dans les œuvres réa­li­sées par le biais de l’intelligence artificielle.

Tho­mas Car­rier-Lafleur ani­me­ra éga­le­ment une dis­cus­sion entre les cinéastes Félix Dufour-Laper­rière et Phi­lippe Lam­bert sur la place du rêve dans leur pro­ces­sus de créa­tion, tant sur les plans nar­ra­tif que visuel et sonore. Enfin, une table ronde sera ani­mée par André Habib, cocher­cheur de cinEXmedia, avec San­tia­go Hidal­go, Marie-Josée Saint-Pierre et la pro­fes­seure de com­mu­ni­ca­tion à l’Université de Mont­réal Alek­san­dra Kamins­ka. Les pane­listes dis­cu­te­ront de « la manière dont le ciné­ma s’approprie la logique du rêve et de l’influence des images fil­miques sur notre ima­gi­naire noc­turne », pré­cise le chercheur.

INCA : un nou­veau partenaire

Ce col­loque offri­ra une vue d’ensemble des récents tra­vaux de cinEXmedia qui traitent de sujets connexes. En jan­vier der­nier, par exemple, nous nous étions entre­te­nus avec Anto­nio Zadra au sujet de son étude en trois volets, dont l’un porte sur l’analyse de rap­ports de rêves écrits afin de déter­mi­ner dans quelle mesure le lan­gage ciné­ma­to­gra­phique façonne la mémoire oni­rique. Les deux autres volets de son pro­jet exa­minent plus direc­te­ment l’impact des conte­nus audio­vi­suels sur la qua­li­té du som­meil et des rêves.

Une nou­velle col­la­bo­ra­tion avec l’Ins­ti­tut natio­nal cana­dien pour les aveugles (INCA) marque une autre avan­cée. Dans la conti­nui­té de l’axe « ciné­ma inclu­sif » de cinEXmedia, ce pro­jet vise à mieux com­prendre com­ment les per­sonnes aveugles rêvent, et com­ment le lan­gage ciné­ma­to­gra­phique peut influen­cer leurs expé­riences oni­riques, même sans vision directe. « Cer­taines per­sonnes non voyantes font l’expérience de conte­nus audio­vi­suels d’une manière ou d’une autre, notam­ment avec l’aide de la vidéo­des­crip­tion, et il est fas­ci­nant d’explorer com­ment ces élé­ments se tra­duisent dans leurs rêves », résume Tho­mas Carrier-Lafleur.

L’étude com­pren­dra des tests cli­niques incluant des séances de vision­ne­ment, après les­quelles les participant·es devront décrire leurs rêves par écrit. Un volet de recherche-créa­tion est éga­le­ment pré­vu : des étudiant·es uti­li­se­ront les don­nées récol­tées « pour recréer visuel­le­ment l’expérience du rêve à tra­vers des courts métrages expé­ri­men­taux », pré­cise le chercheur.

Ce col­loque pré­sen­té dans le cadre du congrès de l’Acfas vise ain­si non seule­ment à mettre en lumière les recherches actuelles liant ciné­ma et som­meil, mais aus­si à ouvrir un espace de réflexion sur les pistes à explo­rer dans ce champ émergent.