« Soutenir l’OCQ, c’est soutenir le cinéma québécois »

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L’Observatoire du ciné­ma au Qué­bec mène sa pre­mière grande cam­pagne phi­lan­thro­pique pour péren­ni­ser ses acti­vi­tés et élar­gir leur portée.

Pho­to : Thi­bault T. Bec­quaert | Un panel coor­ga­ni­sé par l'OCQ, à l'Université de Mont­réal, à l'automne 2024

Depuis son lan­ce­ment en 2010, l’Obser­va­toire du ciné­ma au Qué­bec (OCQ) est deve­nu le prin­ci­pal orga­nisme uni­ver­si­taire consa­cré à la dif­fu­sion, à l’analyse et à la pro­mo­tion du ciné­ma d’ici. Pour la toute pre­mière fois, l’OCQ mène une vaste cam­pagne phi­lan­thro­pique visant à étendre et à péren­ni­ser ses acti­vi­tés, qui impliquent tou­jours la par­ti­ci­pa­tion d’étudiant·es de l’Université de Mont­réal. Nous avons ren­con­tré le direc­teur de l’organisme, Tho­mas Car­rier-Lafleur, afin d’en savoir plus sur l’histoire de l’OCQ et de mettre en lumière son rôle crucial.

« Sou­te­nir l’OCQ, c’est sou­te­nir le ciné­ma qué­bé­cois », lance d’emblée le cher­cheur, éga­le­ment direc­teur adjoint et coor­don­na­teur de la recherche au Labo­ra­toire Ciné­Mé­dias. « En 15 ans, nous sommes deve­nus une vitrine essen­tielle pour les artisan·es de notre ciné­ma, grâce à de mul­tiples pro­jets : des pro­jec­tions et des classes de maître pré­sen­tées tant sur le cam­pus [de l’Université de Mont­réal] qu’en ligne, la pro­duc­tion d’un bala­do, des ate­liers dans des cégeps, la pro­duc­tion d’une série télé­vi­sée, et j’en passe. C’est com­plè­te­ment inédit. »

Désor­mais une antenne du Labo­ra­toire Ciné­Mé­dias, l’OCQ est né en 2007, à l’initiative d’André Gau­dreault, membre fon­da­teur du labo­ra­toire, et du cinéaste et pro­duc­teur Denis Héroux (1940-2015), ancien­ne­ment char­gé de cours au Dépar­te­ment d’histoire de l’art, de ciné­ma et des médias audio­vi­suels de l’Université de Mont­réal. L’une des pre­mières acti­vi­tés de l’organisme a été, en 2010, le lan­ce­ment de la série télé­vi­sée Au cœur du ciné­ma qué­bé­cois. Celle-ci a été dif­fu­sée au Canal Savoir (aujourd’hui Savoir média) jusqu’à ce que sa pro­duc­tion soit arrê­tée en rai­son de la pan­dé­mie de COVID-19, en 2020.

Pho­to : Cour­toi­sie de l'OCQ | André Gau­dreault (gauche) et Denis Héroux (droite)

Illustres invi­tés

La série a été ani­mée par Denis Héroux pen­dant quatre sai­sons, avant qu’Isabelle Ray­nauld, docu­men­ta­riste et co-direc­trice de cinEXmedia, reprenne le flam­beau jusqu’en 2020. Elle pré­sen­tait des entre­tiens avec des cinéastes ou d’autres artisan·es du ciné­ma qué­bé­cois qui avaient lieu devant un public d’étudiant·es de l’Université de Mont­réal, sur le cam­pus de l’université. L’OCQ a ain­si reçu plus de 200 invité·es, dont Denis Vil­le­neuve, Xavier Dolan et Jean-Marc Val­lée. D’autres professionnel·les du milieu y ont éga­le­ment pris part, dont le direc­teur de Média­film, Mar­tin Bilo­deau, l’ancienne direc­trice de Qué­bec Ciné­ma, Ségo­lène Roe­de­rer, ou encore la pro­duc­trice Denise Robert.

La réa­li­sa­trice Sophie Deraspe (Anti­gone, Ber­gers) a été invi­tée trois fois à l’OCQ, notam­ment dans le cadre de la série. « Par­ti­ci­per à ces acti­vi­tés à titre de cinéaste invi­tée est tou­jours une expé­rience enri­chis­sante à bien des égards, dit-elle. Il s’agit d’un lieu où les créateur·rices et leurs œuvres conservent un lien impor­tant avec les étudiant·es, les chercheur·ses et les uni­ver­si­taires. Ce rap­port dans la pro­fon­deur et dans la durée m’apparaît incon­tour­nable dans une socié­té qui valo­rise sa culture et son iden­ti­té mou­vantes. Le tra­vail des artistes y est non seule­ment recon­nu, mais aus­si réflé­chi dans toute sa complexité. »

Pho­to : Cour­toi­sie de l'OCQ | Le cinéaste Jean-Marc Val­lée (1963-2021), invi­té à l'émission Au coeur du ciné­ma québécois

Comme Tho­mas Car­rier-Lafleur, la réa­li­sa­trice affirme que « les dis­cus­sions sti­mu­lantes et les débats éclai­rés qui émergent de cet espace contri­buent à nour­rir la vita­li­té du ciné­ma qué­bé­cois ». « J’ai été impres­sion­née par la qua­li­té de l’organisation et la pas­sion qui émane de chaque membre de l’équipe, ajoute la réa­li­sa­trice. Je suis recon­nais­sante d’avoir eu l’opportunité de contri­buer à cet espace ins­pi­rant et dyna­mique. L’Observatoire du ciné­ma au Qué­bec contri­bue véri­ta­ble­ment à l’esprit créa­tif et vibrant de notre culture, et je suis impa­tiente de voir com­ment il conti­nue­ra à façon­ner et à pro­pul­ser notre cinéma. »

Pro­jets d’avenir

Tho­mas Car­rier-Lafleur estime qu’avec les 10 000 $ visés par cette cam­pagne, l’OCQ pour­rait moder­ni­ser son équi­pe­ment et embau­cher davan­tage d’étudiant·es. « Puisque notre émis­sion à Savoir Média n’a pas été recon­duite et que nous ne pou­vons enga­ger qu’un cer­tain nombre d’étudiant·es à la fois, cela nous prend encore plu­sieurs mois pour dif­fu­ser les cap­ta­tions de nos évé­ne­ments. Avec cette enve­loppe sup­plé­men­taire, les pos­si­bi­li­tés seraient qua­si infi­nies : nous pour­rions amé­lio­rer notre pré­sence sur les réseaux sociaux, dif­fu­ser nos cap­ta­tions plus rapi­de­ment ou, pour­quoi pas, lan­cer un nou­veau bala­do, le tout en impli­quant tou­jours plus d’étudiant·es dans nos projets. »

C’est d’ailleurs la par­ti­ci­pa­tion active des étudiant·es de l’Université de Mont­réal aux acti­vi­tés de l’OCQ qui dis­tingue cet orga­nisme cultu­rel des autres selon lui. « Les étudiant·es sont impliqué·es à tous les niveaux, dit-il. Non seule­ment il·elles assistent à nos classes de maîtres, mais il·elles sont consulté·es dans l’élaboration de notre pro­gram­ma­tion, embauché·es pour dif­fé­rents man­dats tech­niques et par­fois même soutenu·es finan­ciè­re­ment dans leurs propres pro­jets par l’OCQ. Par exemple, nous avons appuyé le fes­ti­val étu­diant Kino­ri­no. Ces ini­tia­tives étu­diantes sont au cœur de notre mission. »

Pho­to : Cour­toi­sie de l'OCQ | Le cinéaste Phi­lippe Falar­deau, invi­té à l'émission Au coeur du ciné­ma québécois

L’Observatoire du ciné­ma au Qué­bec per­met, en outre, de fami­lia­ri­ser la com­mu­nau­té étu­diante avec le milieu cultu­rel mont­réa­lais. Depuis ses débuts, l’organisme pro­pose des pro­jec­tions et des classes de maître en col­la­bo­ra­tion avec des fes­ti­vals d'ici, dont le Fes­ti­val du nou­veau ciné­ma (FNC) et les Ren­contres inter­na­tio­nales du docu­men­taire de Mont­réal (RIDM). En 2023, les films Éloge de l’ombre, de Cathe­rine Mar­tin, et V F C, de Charles-Sté­phane Roy, ont été res­pec­ti­ve­ment pré­sen­tés lors des RIDM et du FNC. Cette année, l’OCQ a copré­sen­té Les yeux ne font pas le regard, de Simon Plouffe, aux RIDM.

Qui plus est, un nombre crois­sant d’événements de l’OCQ est réa­li­sé en col­la­bo­ra­tion avec le milieu de la recherche. À l’automne 2024, des pro­jec­tions du pro­jet Cadavre Exquis, qui vise à reva­lo­ri­ser la col­lec­tion de films 16 mm de l’Université de Mont­réal, ont par exemple été pré­sen­tés dans le cadre de la pro­gram­ma­tion régu­lière de l’OCQ.

Pour toutes ces rai­sons, André Gau­dreault indique, par voie de com­mu­ni­qué, que les dons à la cam­pagne de l’OCQ per­met­tront de « conti­nuer à offrir des res­sources et des espaces de dia­logue indis­pen­sables aux ciné­philes, aux artistes émergent·es et aux étudiant·es passionné·es par le monde du ciné­ma et des médias ». « Ensemble, conclut-il, fai­sons en sorte que le ciné­ma qué­bé­cois conti­nue de briller et d’inspirer les géné­ra­tions futures. »

Cli­quez ici pour faire un don à l’OCQ.