Portrait : Maude Sills-Néron, nouvelle responsable des affaires étudiantes de cinEXmedia

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La doc­to­rante tra­vaille éga­le­ment sur un pro­jet de recherche-créa­tion dans le cadre duquel elle intègre des notions de neu­ros­ciences à un scé­na­rio de long-métrage.

Maude Sills-Néron | Pho­to : Renaud Manuguerra-Gagné

Maude Sills-Néron, doc­to­rante en études ciné­ma­to­gra­phiques à l’Université de Mont­réal, s’est récem­ment jointe à l’équipe de cinEXmedia à titre de res­pon­sable des affaires étu­diantes. Avec l’ouverture de ce nou­veau poste, le par­te­na­riat sou­haite ini­tier la com­mu­nau­té étu­diante mont­réa­laise à sa recherche inter­sec­to­rielle et ras­sem­bler des étudiant·es de tous hori­zons qui tra­vaillent sur des pro­jets connexes.

« On cherche à déve­lop­per des acti­vi­tés en lien avec la per­cep­tion du ciné­ma, avec l’étude scien­ti­fique de l’expérience ciné­ma­to­gra­phique, explique la doc­to­rante. On va donc essayer d’implanter notre vision des études ciné­ma­to­gra­phiques, c’est-à-dire une vision plus scien­ti­fique et inter­sec­to­rielle, en lien avec les neu­ros­ciences ou la maté­ria­li­té du ciné­ma, par exemple. »

Puisque Maude Sills-Néron vient d’arriver en poste, le calen­drier des acti­vi­tés de l'automne pro­chain n’est pas encore prêt. « Mais on sait déjà qu’on va orga­ni­ser un “média-club” cet été, et qu’on va offrir des for­ma­tions sur la recherche-créa­tion ou des thèmes connexes aux axes de recherche de cinEXmedia à l’automne, pour­suit-elle. Nous allons d’ailleurs com­men­cer les acti­vi­tés du média-club par une dis­cus­sion sur les ques­tions de repré­sen­ta­tion et la notion d’accessibilité dans la série aus­tra­lienne Hart­ley, cœur à vif » le 27 juin, sur le campus.

« On veut aus­si mettre des étudiant·es en rela­tion avec des scien­ti­fiques qui tra­vaillent avec des cinéastes et des chercheur·euses. Je pense à San­tia­go Hidal­go, direc­teur exé­cu­tif de cinEXmedia, qui col­la­bore avec des chercheur·euses du Centre de recherche de l’Institut uni­ver­si­taire de géria­trie de Mont­réal. C’est impor­tant de mon­trer que ce type de recherche est pos­sible, que ce soit à tra­vers des for­ma­tions ou des visites en laboratoire. »

Recherche-créa­tion

Maude Sills-Néron a très à cœur l’approche inter­sec­to­rielle de cinEXmedia, puisqu’elle intègre elle-même des notions de neu­ros­ciences à l’écriture d’un scé­na­rio de long-métrage, dans le cadre de son doc­to­rat en recherche-créa­tion, sous la direc­tion d’Isabelle Raynauld.

« C’est l’histoire d’une bio­lo­giste qui souffre d’une mala­die non iden­ti­fiée lui cau­sant des épi­sodes de grande fatigue et des dou­leurs chro­niques, dit-elle. Un jour, elle tente une expé­rience de bio­ha­cking sur elle-même, où elle ingère un para­site dans l’espoir de gué­rir. Au début, ça va beau­coup l’aider, elle va se sen­tir comme une sur­hu­maine. Mais peu de temps après, elle va perdre toutes ses per­cep­tions. Elle ne sau­ra plus où son corps se trouve dans l’espace et elle ne sau­ra plus com­ment contrô­ler ses mou­ve­ments. Elle aura ensuite toutes sortes d’hallucinations. »

La doc­to­rante compte « com­mu­ni­quer les affects de ce per­son­nage-là. Le para­site va inter­agir avec ses cir­cuits neu­ro­naux. Je sou­haite donc me baser sur des études en neu­ros­ciences pour pou­voir démon­trer com­ment il va agir, mais aus­si pour mettre en mots et en images l’empathie affec­tive. Par exemple, mon per­son­nage va vivre des situa­tions de sur­charge d’attention, de sur­charge cog­ni­tive – des stress phy­siques qui peuvent être dif­fi­ciles à cer­ner. C’est pour­quoi je dois baser mon écri­ture sur des don­nées scientifiques. »

Pour ce faire, elle compte notam­ment mener des entre­vues auprès de scien­ti­fiques. Elle n’a pas encore choi­si toutes ses sources, mais elle sait déjà qu’elle ren­con­tre­ra des chercheur·euses du Brams, le Labo­ra­toire inter­na­tio­nal de recherche sur le cer­veau, la musique et le son, affi­lié à l’Université McGill et à l’Université de Montréal.

Par ailleurs, dans le cadre de son doc­to­rat, elle n’écrit que le scé­na­rio, mais elle n’exclut pas de faire pro­duire le film un jour : « Ce pro­jet serait idéal pour une mai­son de pro­duc­tion spé­cia­li­sée en recherche-créa­tion, étant don­né sa nature très expé­ri­men­tale – on met en images des phé­no­mènes neu­ros­cien­ti­fiques com­plexes. Pour l’instant, j’ai encore quelques années de tra­vail devant moi, à com­men­cer par mon exa­men de syn­thèse qui aura lieu cet été. »